vendredi 25 juin 2010

Toyota Hilux : un véhicule civil en service militaire

Toyota Hi-Lux et conflits armés

Dans la tête des spécialistes des véhicules tactiques, Toyota Hilux a toujours été synonyme de conflits armés au in fond de l'Afrique. Les pick-ups japonais, particulièrement les Hilux de Toyota réputés invincibles - et à raison, comme prouvé par cette petite vidéo réalisée par l'équipe de l'émission britannique Top Gear - ont été la monture préférée des rebelles et militaires de tout poil dans les pays du tiers monde depuis les années 70, et mainte fois utilisés par les africains comme plateforme pour les 'Technicals', ces véhicules tout-terrains équipés localement d'armes collectives sur affût.


Rebelles montés sur un 'Technical',
Toyota Hilux équipé d'une mitrailleuse russe DSHk

Des centaines de Hilux ont même été fournis gracieusement à l'armée tchadienne en 1987 durant l'offensive contre l'armée lybienne, et utilisés comme cavalerie légère grâce au montage d'armes automatiques et de postes anti-chars sur la benne. Les Hilux permettront même, pendant la bataille de Fada, de traverser les champs de mines à des vitesses élevées (au delà de 100km/h) sans les détonner. Le Times appellera même le conflit Tchad-Lybie "great toyota war".

Dans un passé plus proche de nous, le Hilux se démarquera comme principal véhicule tactique des forces Talibanes et de l'Alliance du Nord lors des conflits ethniques de la fin des années 90 en Afghanistan, permettant aux utilisateurs de se déplacer rapidement, et amplement chargés, sur le réseau routier local,d'une qualité douteuse car jamais entretenu après le départ des russes dans les années 80.


Toyota Hilux 7e génération (2005) utilisé par les hommes du 5th Special Forces Group (US SOCOM/ARMY) en Afghanistan. en plus du matériel classique emporté par une A-Team, les soldats ont monté une M240B équipée d'une lunette jour/nuit PVS-10 sur affût dans la benne.

Lors de l'Opération Enduring Freedom (OEF), les forces spéciales américaines seront fournies sur le terrain en HiLux, tout d'abord grâce à un programme de leasing (location longue durée) de Toyota USA, puis par la fourniture gratuite de 100+ véhicules directement par le quartier général de Toyota, avec comme seule condition l'interdiction de recouvrir les logos Toyota et Hilux présents sur les véhicules.
Encore aujourd'hui, le Hilux est largement utilisé par les troupes Afghanes, les forces spéciales américaines et nombre d'armées asiatiques, africaines et sud-américaines, ainsi que par un grand nombre d'entreprises de sécurité privées.


Toyota HiLux Gen7 blindé de la MNU dans District 9

Un clin d'oeil cinématographique est fait à l'utilisation tactique du Pick-Up dans le film de Peter Jackson District 9 (2009), où les mercenaires de la MNU utilisent comme véhicules principaux des Mamba Sud Africains (produits par BAe Systems) et des Toyota Hilux blindés.

Cependant le concept de Hilux blindé est une réalité aujourd'hui, avec le dernier véhicule tactique de ACMAT : l'ALTV (All-wheeled Light Tactical Vehicule).

ACMAT All-wheeled Light Tactical Vehicule

L'ALTV est une reprise de la plateforme 7e génération Hilux, modifiée pour l'adapter à une utilisation militaire. le capot moteur est renforcé (protection balistique B4+/classe III) pour protéger les organes vitaux du véhicule, la benne est modifiée pour intégrer des ridelles et alléger lamasse totale. Les principaux éléments Toyota restent présent dans le véhicule, avec la boite 6 vitesses, la boite de transfert, le blocage mécanique des différentiels, la climatisation et la direction assistée. La mobilité tout-terrain est améliorée par la présente de roues 'anti crevaison' dotées d'un disque plastique, permettant de rouler avec les 4 pneus à plat.


ACMAT ALTV "stripped down"

L'ALTV est disponible en trois versions : standard, avec capot moteur blindé et cabine classique double ou simple, standard blindé, avec une protection B4+ 360° au niveau de la cabine, et en version "stripped down" sans cabine rigide et sans portières.
L'ALTV est propulsé par le standard Hilux, un moteur 2.5L Turbo Diesel Toyota de 170 chevaux et de 400 N.m de couple.

Planche de bord de l'ALTV.
On reconnais bien le design Toyota au niveau des bouches d'aération.

lundi 7 juin 2010

Et WRC tua le WRC

Ce week end je me suis dit, pourquoi ne pas jeter un oeil à la saison de WRC 2010 ? Malheureusement pour tous les amateurs, la FIA a tué le WRC. Bien sûr les pilotes sont toujours impressionnants. Bien entendu les manoeuvres sont toujours superbes. Mais le WRC actuel, c'est un peu comme la F1, en pire. Avec le départ de Suzuki et Mitsubishi, il ne reste que deux voitures en lice : la C4 WRC pilotée par les différentes équipes Citroën (ce qui ne nous vaut toujours pas une véritable série sport de la C4), et la Focus RS opérée par les différentes teams Ford.

Bien entendu, sur les circuits WRC tournent aussi des voitures en série S2000 et S1600, mais ces gens là, qui créent le vrai spectacle, n'apparaissent pas sur les écrans...

Au commencement, le Championnat du Monde des Rallyes utilisait des voitures situées dans les groupes 2 et 4 des règlements de la FIA. Propulsions, ou parfois traction (comme la Mini Cooper Rally), ces voitures étaient modérément puissantes, et ont posé les bases du rallye. C'est l'époque où les pilotes devaient déjà être talentueux pour ne pas se tuer, et la compétition étais dominée par les Lancia Stratos et les voitures européennes.
En 1982, la FIA remplace les groupes 2, 4 et 5 par le groupe B, qui adapte les règles à l'apparition de la première voiture de rallye à transmission intégrale constante, la fameuse Audi S1, aussi appelée Audi Quattro. Le groupe B ne comprends aucune limite à la puissance des moteurs, et une course s'ensuit, qui verra l'apparition de voitures mythiques comme la Lancia 037 (dernière propulsion à remporter les titres conducteur et constructeur en WRC), la 205 turbo 16, la Lancia S4 Evoluzione, la série des 911 RS et la Renault 5 Turbo à moteur central-arrière.
Après une série d'accidents mortels dus aux puissances monstrueuses des voitures, le groupe B est remplacé par le groupe A en 1987. Le groupe A fait le bonheur des fans, car désormais, outre la limitation de puissance et de cylindrée des moteurs, les constructeurs doivent produire, pour chaque modèle homologué, la plateforme doit faire 25 000 véhicules, le modèle homologué doit être produit à 5000 unités dans l'année (rapporté à 2500 en 1993), et les versions "Evo" à un minimum de 500 unités. Par exemple, pour la Toyota GT-4, 5000 unités doivent être produites et mise en vente au grand public, et 25 000 Celica de base (de toutes les gammes, de la ST à la GT-4) doivent sortir des chaînes de production Toyota. Le Groupe A, avec sa limitation de cylindrée, lancera les meilleures voitures de rallye japonaises, comme la Mitsubishi Lancer Evolution, la Subaru Impreza WRX, la Toyota Corolla GT-4, mais aussi des modèles d'exception en Europe comme la Peugeot 405 Turbo 16, la Lancia Delta HF Integrale...

En 1997 cependant, la FIA modifié les règles du WRC, en introduisant la "World Rallye Car". La World Rallye Car est limitée à un moteur 2.0L turbocompressé de 300ch, transmission intégrale, boite de vitesse séquentielle et masse minimum de 1230kg. Les 2500 modèles d'homologation disparaissent par la même occasion.
Ces nouvelles règles font disparaître un grand nombre de constructeurs de la compétition, et la crise de fin 2008 fait partir les deux derniers concurrents de Ford et PSA, Suzuki et Mitsubishi.

Même si les nouvelles règles 2011 sont sensés changer la donne, depuis plusieurs années le WRC est décidé par les talents des pilotes, ce qui le rends malheureusement moins intéressant à suivre pour les passionnés...